Trouble physique, trouble psychologique, contrôle biologique, accoutumance Cirrus est un artiste au parcours atypique, à la production d’œuvres singulières d’une grande qualité d’exécution. Ebéniste de formation, il associe la rigueur de l’artisan à l’analyse des sciences humaines et sociales. Souvent le milieu urbain sert de cadre ou de point de départ à son travail. Il réalise des tableaux, des objets, des photographies, du mobilier et intervient dans l’espace public. La forme, méticuleusement pensée et réalisée, s’adapte à chaque proposition. Ses dispositifs s’inscrivent parfaitement dans les  « jeux de langage » de l’art contemporain, avec toutefois une forme d’ingénuité qui en fait des œuvres très personnelles. Avec Figures imposées, l’artiste s’approprie des boîtes de médicaments qu’il nous propose sous la forme de tableaux abstraits. Les formes géométriques et les aplats de couleurs offrent une lecture nouvelle de la médecine occidentale. Ces produits mettent en évidences nos conditions de vie, ils parlent de nos sociétés. Cirrus s’attarde sur le packaging de nos drogues contemporaines mais également sur leur mise à disposition avec des installations éphémères comme Pharmacie Psychique. Dans le cadre d’interventions in situ, comme la transformation d’une cabine téléphonique en pharmacie, il s’approprie des espaces publics qu’il privatise. Il transforme un toilette public en peep-show (Sex-shop masculin ou sex-shop féminin) ou un abris bus en chambre aménagée (La chambre de l’hôte). Avec L’espace et nous, l’artiste empile des pullovers colorés dans le renfoncement de façade et crée des tableaux éphémères que peuvent ensuite venir récupérer les passants. Un arbre à Epernon, qui a été sévèrement élagué, porte en guise de prothèse aux extrémités de chaque branche coupée, un drapeau bleu blanc rouge. Cirrus est un artiste qui a l’écriture plastique d’un poète. Il intègre à sa création les sciences humaines qu’il revisite avec un esprit espiègle. Toujours prêt à perturber nos conduites quotidiennes, il détourne le mobilier de ses fonctions conventionnelles ou se sert d’un arbre centenaire pour questionner les valeurs de la France. Et si la ville reste le terrain de jeu privilégié de l’artiste, de nombreuses réalisations intègrent des éléments naturels qui mettent en évidence la volonté de l’homme d’organiser, ranger, maitriser son environnement. Dans Paysage psychique, la mise à plat d’un puissant tronc d’arbre illustre la contrainte imposée par l’homme à la nature, mais questionne aussi notre rapport au temps. Les installations urbaines ou les réalisations plus intimes de Cirrus fonctionnent sur la durée, comme des capsules à libération prolongée.

Mélanie Bellue, 2017

PRESS RELEASE / COMMUNIQUÉ (PDF) > 20 mai > 17 juin 2017 exposition, Arles samedi 20 mai 18 h 30 vernissage  

[image style= » » name= »on » link= » » target= »off » caption= »Cirrus, Figure imposée, trouble physique, 2015 – Huile sur contre-plaqué 3 mm, 16,2 x 27,5 cm »]https://www.lhoste-artcontemporain.com/wp-content/uploads/2017/05/CIRRUS-VALIUM-BACK-BRUT-Resized.jpg[/image]

LHOSTE Figure imposée, Cirrus, série trouble psychologique, 2015
LHOSTE Cirrus, Figure imposée, série Contrôle biologique, 2017
Cirrus, Figure imposée (Lexomile) (recto-verso), 27 x 27 cm 2015 Huile sur contre-plaqué 3 mm
Cirrus, Figure imposée (Valium / verso), 16,2 x 27,5 cm 2015 Huile sur contre-plaqué 3 mm
Cirrus, Figure imposée (Valium / recto), 16,2 x 27,5 cm 2015 Huile sur contre-plaqué 3 mm
LHOSTE Figure imposée, Cirrus 2017
LHOSTE Figure imposée, Vue d'exposition 2017
Cirrus, Figure imposée (Lexomile/verso), 27 x 27 cm 2015 Huile sur contre-plaqué 3 mm