Photomatons de Sylvain Prudhomme (à l’occasion de la sortie de Photomatons aux éditions L’Usage) Les affinités de Sylvain Prudhomme avec LHOSTE sont presque aussi anciennes que la date de création de la galerie. Dès 2014, l’écrivain participe à la version arlésienne de Self made*, une exposition collective avec comme point de départ une vidéo. À l’époque je commençais à mettre de côté mon travail de vidéaste pour me consacrer à ce qu’est la galerie aujourd’hui : un lieu d’exposition et d’expérimentation encourageant les différentes formes de créations contemporaines. On retrouve Sylvain Prudhomme à plusieurs reprises aux côtés de son ami et complice Reeve Schumacher, artiste et musicien américain co-fondateur de LHOSTE. Il anime une causerie avec l’artiste autour de son exposition Waste Land, l’invite à participer à des lectures musicales** au son de Sonic Braille ou se fait plus discret en demeurant pendant 3 jours, tel Jonas, dans le ventre de la «baleine» du plasticien lors de son exposition à l’église des Frères Prêcheurs d’Arles en mai 2019***. L’écriture de Photomatons est née d’une invitation de la galerie en 2020, dans le cadre d’un projet d’exposition autour de l’autoportrait. L’écrivain pensait s’en tenir à quelques pages manuscrites au format photo d’identité. Il est possible que le confinement qui a suivi l’ait encouragé à poursuivre. « J’ai été surpris de voir que j’aimais ça : ramasser la matière d’un instant. Tenter de la fixer. M’efforcer de faire que, chaque jour ou presque, quelque chose dans le cadre se révèle. J’ai tracé qu’autres rectangles, sur d’autres pages. J’ai continué pendant une semaine d’abord. Puis pendant tous les mois qui ont suivi. » Fêter la parution récente du recueil Photomatons, aux éditions L’usage, était aussi l’occasion de mettre à jour les 400 feuillets originaux de Sylvain Prudhomme : des caractères tout serrés enfermés entre les bords d’une fenêtre de quelques centimètres de côtés. Entre journal et poésie, il y a dans ces petits bouts de rectangles remplis de « pattes-de-mouche », la présence très forte de l’écrivain. Photographie intime du geste initial de l’auteur, cet espace brut de travail souligne mon attachement à la présence de la main dans l’accomplissement du travail de l’artiste, qu’il soit plasticien ou écrivain. Mélanie Bellue ———————————————————— * La terre est bonne mangeuse, Selfmade, Arles 2014 **L’Affaire Furtif, Lecture musicale accompagnée de Reeve Schumacher et ses vinyles préparés – Radio Nova 2018 ***Dans le ventre de la baleine, Église des frères prêcheurs, Arles 2018 – La Nouvelle Revue Française, septembre 2019 ———————————————————— Syvain Prudhomme est le lauréat 2019 du prix Femina et du prix Landerneau des lecteurs pour son roman Par les routes.(L’Arbalète, Gallimard) Edition L’Usage
Portrait de Sylvain-Prudhomme, Photomatons, galerie LHOSTE
Sylvain Prudhomme, Photomatons, texte edité par L'Usage
Reeve Schumacher et Sylvain Femina
SYlvain-Prudhomme Photomatons, editions L'Usage 2021
Sylvain Prudhomme, Photomatons, texte original
LHOSTE Causerie d'artistes II Sylvain Prudhomme et Reeve Schumacher