Une exposition de Claude Closky, Guillaume Chamahian et Cirrus

Guillaume Chamahian, I do the work of God (Portrait of CEO of Goldman Sachs),70x100cm, 2016

I do the work of God est le titre d’un photo-collage de Guillaume Chamahian. Sur un fond doré se détache le portrait de Lyod Blankfein, l’ancien PDG de Goldman Sachs, la banque d’investissement la plus puissante au monde. Cet homme a glissé lors d’une interview, qu’il faisait le travail de Dieu, pensant sincèrement que les banques aujourd’hui remplissent une fonction divine.

L’exposition tisse des liens avec les lieux du pouvoir et ceux de l’argent mais ne cherche pas pour autant à mettre en avant l’impasse du capitalisme. Il est évident que l’entreprise se déshumanise de plus en plus avec des leaders qui cèdent leur place à des groupes financiers de moins en moins responsables de leurs employés.

Comment penser l’argent, la matérialité physique d’une pièce, d’un billet ou au contraire son immatérialité, une succession de lignes d’écritures ? Les éditions de Claude Closky, collection de nombres ronds ou à virgule, soulignent l’abstraction de ces suites de chiffres. A l’inverse Cirrus accentue la matérialité d’une pièce de monnaie ou d’un billet de banque, en appliquant un geste artisanal à des produits qui n’ont plus de valeur intrinsèque.

Quelle valeur conférer à l’argent à l’heure où se réinvente un système de monnaies parallèles, allant des technologies pair-à-pair de type Bitcoin ou de monnaies locales comme La Roue en pays d’Arles ?

Le papier ne coûte rien, il ne possède que la valeur que le porteur lui accorde. La monnaie actuelle ne possède plus de contrepartie physique, ce que l’on appelait l’étalon or. Elle n’est plus indexée sur des sommes d’or possédées par l’état mais simplement sur la confiance qu’inspire l’état.

Ce n’est un secret pour personne, mais il est bon de le rappeler.

 

merci à la galerie Laurent Godin qui représente Claude Closky