Souvent chez Reeve Schumacher, la dimension organique se mêle aux mathématiques pour converger vers la spirale, forme récurrente de son travail. Les objets étrangement familiers qu’il glane forment tous à leur manière un organisme dont le flux affecte notre perception de l’espace et du temps, tel un récit initiatique qui convoquerait nos existences, passées, présentes et à venir.
Sonic Braille, un projet que l’artiste développe depuis 5 ans, se situe à cheval entre art et musique. Schumacher utilise des disques vinyles qu’il incise avec un cutter pour créer un son littéralement «fait main», que le diamant du tourne-disque traduit à la façon d’un doigt qui lit du braille. Si au départ les séries d’incisions étaient sommaires, Reeve Schumacher a très vite conduit Sonic Braille vers la tonalité et vers des rythmiques plus complexes, jusqu’à créer une expérience sonore à la frontière de la techno-analogique et de l’art brut. En live, il enchaîne ses disques préparés sur trois platines dans une ambiance sonore qui joue aussi bien de la douceur que du tumulte, et n’hésite pas à recourir au chant.
Schumacher a l’oreille absolue, il écoute vibrer le monde. Talismans géants à base d’amarrages en suspension, sculptures cinétiques qui associent le son et la lumière sous forme de flashs stroboscopiques, ses installations, souvent in situ, s’inscrivent, dans le prolongement de l’art optique et cinétique, avec en plus la dimension singulière, voire magique du chaman.
Né aux Etats-Unis en 1981
Diplômé des Beaux-Arts à l’université de Miami en 2003 Installé à Arles depuis 2010